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LE PONT
J'avais devant les yeux les ténèbres.
L'abîme, qui n'a pas de rivages
Et qui n'a pas de cime était là, immense,
Et rien n'y remuait.
Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile,
On apercevait Dieu, comme une sombre étoile.
Je m'écriais : "Mon âme ! ô mon âme, il faudrait
Pour traverser ce gouffre où nul bord n'apparaît
Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches
Bâtir un pont géant sur des milliers d'arches.
Qui le pourra jamais ? O deuil ! Effroi ! Pleure !
Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetai sur l'ombre un œil d'alarme,
Et ce fantôme avait la forme d'une larme.
C'était un front de vierge avec des mains d'enfant,
Il ressemblait au lys que la blancheur défend.
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière,
Il me montra l'abîme où va toute poussière
Si profond que jamais un écho n'y répond,
Et me dit : "Si tu veux, je bâtirai le pont !"
Vers ce pâle inconnu, je levai ma paupière,
"Quel est ton nom ?" lui dis-je
Il me dit : "La Prière"
Victor Hugo
Tags : Poème Spirituel, Victor Hugo, Solidarité, Prière, Foi, Partage en toute Amitié
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Commentaires
Ton blog est bien accueillant et chaleureux ...Merci de ton intérêt. sur mon blog
Et je te dis.à bientôt de se lire avec plaisir Garance
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Lundi 26 Février 2018 à 20:35
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Superbe texte de Victor Hugo! Merci de le partager avec nous!
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Mardi 27 Février 2018 à 10:14
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magnifique texte de Victor Hugo, j'adore.
Bonne journée
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Mardi 27 Février 2018 à 10:15
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je passe te faire un petit coucou, et te dire que tu as de magnifiques poemes, gros bisous Garance, à bientot!
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Vendredi 23 Mars 2018 à 08:45
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Bonsoir Garance,
J'espère que tu vas bien.
J'aime beaucoup ta nouvelle bannière.
Merci pour ce superbe poème.
Passe une bonne soirée.
Bisous