• LA GROTTE ENCHANTEE

    LA GROTTE ENCHANTEE

    Leur château dominait tout le village. Il se dressait, au milieu d’un parc agrémenté ça et là de fontaines de marbre d’où jaillissait de petits ruisseaux d’eau, agréables en été. Tout au fond du parc, il y avait un jardin où poussait, au fil des saisons, des légumes et des fruits, ainsi que des fleurs de toutes sortes.

    Il était entretenu avec beaucoup de soin et d’amour par un homme au regard doux et tranquille, qui semblait être là depuis aussi longtemps que la demeure elle-même. Une petite grotte, fort ancienne, complétait le tableau, mais personne ne s’y intéressait plus. Elle faisait depuis si longtemps partie du paysage que plus une âme au château n’y faisait attention.

    L’hiver commençait mais à l’intérieur, depuis le matin, une ruche bourdonnante s’activait, semblant l’ignorer. L’heureux événement, si longtemps attendu, allait bientôt arriver... Ce n’était plus qu’une question d’heures.

    Le seigneur des lieux marchait nerveusement, de long en large, dans le petit salon bleu. Se fiant à la clepsydre, il regardait l’heure toutes les cinq minutes, et tendait l’oreille dés que des pas résonnaient dans l’escalier. Sa haute taille était crainte de la domesticité, tout autant que sa voix. Il voulait la perfection, toujours et à toute heure.

    Le dimanche, jour consacré tout entier à Dieu, était la seule distraction de la semaine, pour toute la cour des gueux.

    Monsieur rêvait depuis longtemps d’un garçon. Il se voyait déjà parader avec lui, partout dans le village... il en ferait l’héritier ! Devant lui, un jour, tous plierait l’échine. Il ne pouvait en douter un seul instant. C’état une évidence.

    Un long gémissement retentit dans la chambre du premier étage, et se mua bientôt en un cri inhumain. L’enfant de l’espoir, le petit être à la vie remplie par avance de promesses était enfin là !

    La porte s’ouvrit sur la sage-femme dont le visage, couleur de craie, reflétait à la fois l’angoisse et la peur à la vue du maître du logis.

    «Que se passe-t-il donc ? tonna sa voix, soudain inquiète. Est-ce que mon fils va bien ?»

    La femme, gênée, restait là, sans oser répondre ni faire un geste.

    «C’est que... votre femme a mis au monde une petite fille. Laissez-leur un peu de repos ! Elles sont toutes les deux bien fatiguées, vous savez !»

    Le visage qui lui faisait face et qu’elle n’osait approcher s’était brusquement durci. A l’intérieur du géant, la tempête faisait rage. Le souvenir, vieux de quelques années, d’une prophétie lancée à notre encontre un soir d’hiver revenait à sa mémoire.

    «... Vous n’êtes humain que par l’apparence ! Un jour, une enfant viendra briser votre rêve de pouvoir absolu... Votre famille sera détruite ! »

    Non, ce n’était pas possible ! Ces fadaises ne pouvaient pas se réaliser. Il voulait en être sûr. Il  repoussa donc la sage-femme, et entra vivement dans la chambre. Sans un regard pour son épouse qui gisait, épuisée, dans le grand lit à baldaquin souillé de larges tâches rouges, il se dirigea vers le berceau et saisit le nouveau-né. Une servante courageuse tenta de s’interposer.

    «Maître, vous la verrez plus tard... après le bain !»

    Une claque magistrale envoya la pauvre femme contre le mur.

    Le géant défit les langes qui avaient été mis sur l’enfant à la hâte, et poussa un cri de colère. L’enfant, nue, était de constitution normale, sauf sur son dos. Une croûte, épaisse et noire comme l’ébène, partait en effet de la nuque et descendait jusqu’à la chute des reins.

    «Malédiction ! Qu’on éloigne de moi cette chose, et vite !» dit-il en le remettant brutalement dans son berceau.

    Son épouse, alitée, le regarda un instant en silence. Puis sa voix fluette se fit entendre.

    «C’est notre fille ! Vous ne pouvez pas la rejeter comme on le fait d’un animal. Pensez donc à son âme ! Dieu nous punira, c’est sûr, si nous la délaissons. Et puis, il faut la baptiser. Elle est si faible ! Si elle ne devait pas survivre...»

    Elle regardait fixement son époux, tout en sachant pertinemment que rien ne changerait sa décision.

    «Il est hors de question que je fasse baptiser cette créature de la nuit ! Elle porte d’ailleurs sur son dos la marque du diable. Qu’on l’écarte pour toujours de ma vue ! Il n’y a pas eu de naissance aujourd’hui dans ce château. L’enfant que vous avez mis au monde est mort-née !»

    Puis il quitta la chambre, sans un regard pour le bébé qui pleurait dans les bras d’une servante. Le lendemain, il réunit tous les gens qui avaient assistés à la naissance de l’enfant, les menaçant de mort s’ils révélaient ce qu’ils avaient vus. Le secret maudit, pensait-il, ne serait ainsi jamais dévoilé.

     §-§-§-§-§-§

    Le châtelain en avait décidé ainsi, et son épouse se plia sans état d’âme à sa volonté. Elle avait, depuis son mariage, oublié tous ses désirs personnels. Seul comptait le prestige de son époux.

    Son visage, prématurément vieilli, semblait figé sous un maquillage trop blanc. Son sourire, à peine esquissé, ressemblait plutôt à une grimace. Elle regardait évoluer les êtres et les choses autour d’elle, sans vraiment les voir.

    Elle confia donc, sans aucun regret, sa fillette à peine âgée de quelques heures au couple de jardiniers qui l’accepta avec joie, car ils ne pouvaient pas avoir d’enfant ... Sans plus s’en soucier. L’étroite porte de son cœur, à peine entrebâillée, s’était déjà définitivement refermée. L’enfant grandirait près du château et ne serait plus tard qu’une servante de plus dans le domaine. Son triste destin semblait tracé d’avance.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    En rentrant dans leur masure, les deux époux se mirent à sourire. L’enfant de la prophétie était née. L’espoir était à nouveau permis.

    Le jardinier sortit de l’armoire rustique un petit coffret de bois, l’ouvrit et fit brièvement scintiller, à la lumière du soleil, un pendentif de cristal finement sculpté. Il glissa l’anneau dans la chaîne dorée et mis délicatement le bijou au cou du nouveau-né.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    «Tout commence aujourd’hui ! murmura-t-il pour lui-même. Ton chemin sera difficile, mais par toi reviendra la lumière. Tu es jolie. Nous t’appellerons Sophie.»

    L’enfant, qui paraissait dormir, ouvrit ses yeux d’un noir profond et sembla lui sourire. Le jardinier lui caressa doucement le visage, puis la confia ensuite aux bons soins de son épouse.

    §-§-§-§-§-§

    La vie continua dans la petite maison, adoucie par la présence de Sophie qui commençait à s’éveiller au monde qui l’entourait. Elle souriait sans cesse à l’approche du visage féminin qu’elle prenait pour celui de sa mère, et les bras de la paysanne la berçaient chaque soir, après la rude journée qui avait été la sienne.

    Vendue à dix ans à peine au riche châtelain, n’ayant pas peur de l’ouvrage, ses talents de cuisinière et de brodeuse l’avaient fait très vite remarquer de ses maîtres. Très vite, en plus de son travail, on lui envoya toutes les nouvelles jeunes filles, pour qu’elles soient formées le plus vite possible à toutes les tâches.

    Son époux, lui, s’occupait des jardins, depuis son enfance. Il vivait au rythme des saisons, calme, patient, et la terre lui rendait au centuple les soins a attentifs dont il l’entourait.  Depuis qu’il avait recueilli Sophie, son travail cependant lui parut plus facile. Les récoltes étaient très abondantes, comme si le Ciel le récompensait de son geste charitable.

    Les mois passèrent vite, bientôt suivis des premières années. Sophie essaya maladroitement de faire ses premiers pas, puis de babiller ses premiers mots. Le couple ravi la regardait grandir, le cœur un peu serré. Ils savaient qu’elle devrait bientôt affronter les rejets et le mépris, à cause de la malformation de son dos.

    Les autres enfants, en effet, ne comprenaient guère pourquoi elle ne participait pas à leurs jeux, ni même aux bains dans la salle d’eau, une fois par semaine. La curiosité, naturelle à cet âge, leur faisait imaginer mille choses folles. Les plus grands trouvaient étrange l’énorme écart d’âge entre la mère et la petite fille. Et certains relançaient le débat sur le bébé mort-né de la châtelaine, à l’abri des chaumières, au moment des veillées. Et si tout ne s’était pas passé comme il s’était dit alors ! La rumeur faisait lentement son chemin, dans certains esprits...

    Le secret fut partiellement percé, un soir de septembre.

    Un garçon, plus hardi que ses camarades, se faufila près de la fenêtre de la maison du jardinier, et jeta un coup d’œil furtif au moment du bain de la fillette. Il vit son dos, noir comme la nuit, épais, qui brillait dans l’eau et s’enfuit, effrayé. Puis il alla rejoindre son groupe de copains et leur raconta ce qu’il avait aperçu.

    La nouvelle se répandit ensuite dans le village, comme une traînée de poudre.

    Sophie, jusque là protégée de la bêtise et de l’intolérance, dut faire face aux quolibets et à la haine que sa différence engendrait. Les enfants des autres domestiques, bientôt suivis par leurs parents eux-mêmes, décidèrent de la rebaptiser méchamment : Carapace.

     LA GROTTE ENCHANTEE

    Sophie apprit très vite le sens du mot souffrance. Heureusement pour la petite fille, ceux qu’elle considérait comme ses parents faisaient tout pour la protéger de l’insondable bêtise humaine.

    Elle qui était à un âge où l’on aime naturellement partager et apprendre, se voyait toujours rejetée. Son cœur, calme en apparence, n’en souffrait pas moins terriblement. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi les gens jugeaient uniquement sur l’aspect extérieur, et essayait désespérément d’aider ceux qui l’entouraient, en pure perte trop souvent… 

    Sa mère lui apprit donc seule la cuisine, les soins du ménage et la broderie. Quand elle eut fini son apprentissage, Sophie désira naturellement mettre ses talents au service du châtelain. Mais là encore, elle fut d’abord repoussée. On lui interdit de servir à table, et même de laver les couverts. Sa mauvaise réputation la précédait. Les adultes la considéraient maudite, à cause de sa marque noire, et avaient peur du prétendu mauvais œil qu’elle possédait.

    Il était pourtant un talent que la nature lui avait donné, et où elle ne trouva bientôt aucune rivale. Sophie avait en effet des doigts de fée, longs et fins, et excellait dans l’art délicat de la broderie.  Patiente, délicate, elle aimait passer des heures à voir naître sous ses doigts les motifs les plus variés. Elle ne laissait à personne le soin de l’assemblage, et les modèles ainsi créés avaient quelque chose de magique, qui forçait l’admiration de ses détracteurs même.

    Si elle était toujours tenue à l’écart du château, les commandes arrivaient cependant, par l’intermédiaire des proches de sa mère. Sophie passait ainsi la majeure partie de ces journées à broder robes et manteaux de cour ou de cérémonie, pour ceux-là même qui souhaitaient secrètement se débarrasser d’elle.

    Elle n’osait s’aventurer trop loin de la chaumière de ses parents ou de la grotte, à cause de la plupart des jeunes, qui ne perdaient jamais une occasion de lui jeter des pierres. Elle ne sortait brièvement que le soir, pour se laver dans la petite salle d’eau, commune à tous les domestiques, avec sa mère qui lui servait de refuge contre la mesquinerie ambiante.

    Les années passaient doucement, et ses parents vieillissants s’inquiétaient du jour où ils devraient la laisser seule, sans défense. Ils sentaient intuitivement la mort rôder autour d’eux, et cherchaient une solution qui mettrait définitivement Sophie à l’abri du danger.

    A l’heure où toutes les jeunes filles des alentours rêvaient de mariage, elle devina sans peine qu’il n’en serait sans doute jamais question pour elle. Qui oserait jamais aller au-delà des apparences et la regarder vraiment ?

    Elle avait certes beaucoup à offrir, mais personne ne voulait s’en apercevoir. S’enfermant alors tristement dans son chagrin secret, elle ne remarqua pas pour la première fois de sa vie, le regard que le jeune François posait sur elle, depuis quelques temps.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    Il fallut un déroutant et terrible concours de circonstances pour qu’elle en prenne conscience.

    §-§-§-§-§-§

    Sophie connut le plus grand chagrin de sa vie le jour de son dix-huitième anniversaire. Ceux qu’elle considérait avec respect et un amour infini, depuis sa plus tendre enfance, perdirent rapidement leurs dernières forces. Les privations, la maladie eurent raison de leur courage et ce soir-là, après avoir fait sa toilette, elle les retrouva épuisés dans leur pauvre cabane.

    Elle les mit tous les deux au lit et veilla sur leur sommeil, pressentant une séparation qu’elle sentait être prochaine et définitive. La fatigue finit par l’engourdir, et elle ne s’aperçut pas de la mort de sa mère.

    Le jardinier continuait de lutter. Il ne voulait pas partir sans que Sophie ne connaisse la vérité sur le secret de sa naissance, et il l’appela donc faiblement, à plusieurs reprises. La jeune femme sortit alors de sa torpeur et se mit à pleurer, en comprenant que sa maman ne répondrait plus jamais à ses caresses.

    «Ne crains plus rien pour elle ! lui dit-il doucement. Elle a enfin trouvé la paix. Écoute plutôt ! Le temps presse... les minutes passent... trop vite. Moi aussi... je vais bientôt partir. Mais de là où je serai, je te... protégerai... de ta véritable famille.»

    Sophie écarquilla les yeux, hurla presque : «Mais vous êtes ma famille !»

    «Non, petite ! répondit-il, dans un souffle. Si notre cœur t’a... toujours aimé comme notre chair, nous ne sommes... pourtant pas tes vrais parents. Tu es né... dans ce château, un... matin d’hiver, il y a... dix-huit ans aujourd’hui.

    Ton père t’a tout de suite rejetée... à cause d’une ancienne prophétie... qui lui annonça jadis qu’une fille... causerait sa perte ! Il voulut... te tuer, mais nous sommes... intervenus en ta faveur. C’est pour cela que depuis... il te craint.

    Méfie-toi de lui ! Garde précieusement... le pendentif que... j’ai mis à ton cou et... ne le perd pas surtout ! Il te guidera... peut-être... très bientôt.»

    Le dernier effort que lui avait coûté cette ultime confession l’acheva. Sa main retomba, inerte, dans celle de Sophie qui laissa alors libre court à sa douleur d’orpheline.

     §-§-§-§-§-§

    Le couple fut mis en terre, le lendemain après-midi, et Sophie connut la souffrance du rejet, une fois de plus. L’accès à l’église et au petit cimetière lui fut interdit, sous prétexte qu’elle n’était pas baptisée. La «fille de la nuit» comprit, ce jour-là, que plus rien ne serait jamais comme avant. Elle devrait maintenant se méfier de tous à chaque instant, pour garder le simple droit de vivre.

    La petite maison, qu’elle avait toujours habitée, lui sembla soudain immense.

    Elle regarda les deux lits vides, et se mit à pleurer doucement. Sa journée se termina dans la solitude, sans que personne ne se soucie d’elle.

    Le lendemain matin, Sophie décida d’aller voir la mère de François, qui habitait à quelques mètres de là. Sa maman morte, l’autre devenait en effet la plus ancienne des domestiques, et prenait désormais sa place, ravie de les commander tous.

    Elle n’eut pas le temps de parcourir tout le chemin que déjà, quelques pierres l’atteignirent. Elle protégea son visage mais resta digne, en attendant que l’orage passe.

    « Que viens-tu faire ici, sorcière ? Nous ne voulons pas de toi. Va-t-en d’ici, tout de suite !»

    «Attendez! supplia Sophie. Il ne me reste plus personne, et je dois bien manger. Donnez-moi du travail, s’il vous plait ! Je suis courageuse, et je ferai tout ce que vous voudrez.»

    «Il n’y a rien pour toi, ici. Nous ne voulons pas de tes mauvais sorts. Dégage !»

    Un coup de pied l’envoya par terre.

    Sophie, surprise de la trahison, se releva rapidement, et s’enfuit vers le refuge de son enfance. Elle comprit, à cet instant, que leurs mauvaises manières ne changeraient jamais.

    Cependant, le destin veillait sur l’orpheline.   

    Une semaine passa dans un calme relatif, quand le châtelain décida de passer commande d’un superbe manteau. Il exigea de l’avoir pour son anniversaire, et en confia le modèle aux brodeuses du village.

    Il voulait porter sur son dos les armoiries de cette famille dont il était si fier. Le bouquet de roses noires entrelacées entre deux épées croisées était, depuis toujours, le symbole de sa puissance. Il désirait le voir tout autour de lui, relié par de minces arabesques dorées. Le travail méticuleux devait naturellement être parfait. Le maître ne tolérerait aucun défaut, si minime soit-il.

    Mais toutes celles qui s’y essayèrent échouèrent. Elles manquaient de patience et de minutie, et l’idée de devoir rester assises pendant des heures, sans bouger, ne les enchantaient guère.

    François, qui avait déjà eu l’occasion de voir quelques ouvrages faits par Sophie, plaida sa cause auprès de sa mère. De guerre lasse celle-ci accepta, pressée qu’elle était par le temps. Néanmoins, elle refusa d’aller la voir directement, et demanda à son fils de lui porter son travail. Celui-ci attendit la tombée de la nuit pour aller chez elle, car sa mère craignait les bavardages à son égard. Elle sentait aussi inconsciemment que son fils lui échappait, et refusait la simple idée d’une quelconque camaraderie.

    «Cette sorcière ne me prendra pas mon enfant. Je la tuerai plutôt de mes propres mains !» dit-elle tout bas à son époux, en refermant rapidement sa porte.

    §-§-§-§-§-§

    Sophie accepta, toute heureuse de la commande, et se mit aussitôt à l’ouvrage. Plus rien ne comptait pour elle. Sa vie se mêlait aux fils d’or du manteau. La soie, fine et délicate, devenait de plus en plus belle chaque jour.

    La jeune femme était comblée. Elle qui se savait laide, à cause de la carapace grotesque qu’elle sentait sur son dos, jubilait intérieurement. La beauté admirable, que tout le monde envierait, sortirait de la laideur.

    «Quelle ironie du sort ! pensa-t-elle. Mais quelle chance aussi ! Peut-être accepteront-ils enfin ma présence, pour ce petit service que je leur rends.»

    Et ses doigts fatigués continuaient le délicat travail qui lui avait été confié. De temps à autre, François venait en cachette lui apporter un peu de nourriture. Il était le seul regard amical de sa nouvelle vie.

    Elle n’osait croire à cet amour naissant qu’elle lisait dans ses yeux. Ne rien montrer surtout, pour éviter à la jalousie qu’elle savait proche de se manifester inutilement.

    La merveille fut terminée juste à temps pour l’anniversaire du châtelain. François rapporta le manteau à sa mère la veille, avec un sourire triomphant mêlé d’ironie.

    «Admirez ce travail délicat... quelle finesse, quelle beauté ! Le Mal ne peut produire une telle merveille, mère. Ne m’avez-vous pas toujours répété, depuis ma plus tendre enfance, que Dieu ne le permettait pas, dans son infinie bonté ?»

    Celle-ci, furieuse de la remarque, lui envoya une gifle pour toute réponse.

    «Ne t’avise plus jamais de me faire la leçon ! Et ne t’approche plus d’elle, si tu ne veux pas que Notre-Seigneur ne te retire sa protection. On ne joue pas avec le diable sans y perdre son âme !»

    François quitta la pièce sans un regard pour sa mère. Il était écœuré de l’hypocrisie des siens.

    Le lendemain fut un grand jour de fête. Les rues débordaient de fleurs, et chacun avait sorti ses plus beaux vêtements, pour faire honneur au maître des lieux et à son épouse. Celui-ci sortit du château vers dix heures, monté sur un cheval immaculé, et se dirigea vers l’église suivit par la foule. Le long manteau brodé brillait au soleil, et chacun l’admirait.

    Conscient de son pouvoir, il souriait, méprisant en son fort intérieur ceux qu’il considérait comme ses esclaves.

    Cachée dans la foule, Sophie participait à sa manière à la fête.

    Pris qu’ils étaient par l’euphorie du moment, ses voisins ne remarquèrent pas tout de suite sa présence. Ils écoutèrent ensuite le sermon du prêtre.

    «Quelle chance avez-vous tous, disait-il, de travailler au service d’un homme aussi bon ! Il vous permet de vous nourrir en échange d’un peu de peine, et vous protège du malheur, en vous offrant une place au château. Montrez-lui votre reconnaissance, et remerciez la bonté divine de vous l’avoir donné !»

    Chacun exulta alors sur son passage. Les femmes embrassaient ses mains, les enfants lui offraient des couronnes de roses avec dévotion.

    Son destin le rejoignit à la sortie de l’office. Il s’apprêtait à remonter à cheval, quand un craquement sec se fit entendre. Le splendide manteau qui faisait sa fierté venait de se déchirer par le milieu, séparant le blason familial en deux parties égales. On voyait les fils pendre lamentablement. Ils semblaient avoir été fendus par une dague acérée et invisible.

    Le prêtre regarda, stupéfait, le dégât irrémédiable.

    «Mauvais présage !» se murmura-t-il très doucement. Puis son regard croisa par hasard celui de Sophie.

    «Cette femme en est la cause ! lança-t-il à son encontre. Le mal est en elle depuis toujours.»

    La foule électrisée se retourna aussitôt vers elle, menaçante. Des pierres furent ramassées et lancées dans sa direction. L’une d’elles l’atteignit au visage, et le sang coula sur sa joue blessée. Sophie se retourna, cherchant rapidement du regard un abri qui pourrait la protéger de la folie collective. Elle ressemblait à cet instant à une biche traquée par les chasseurs. Aucune issue ne lui parut possible. Elle leur fit alors face avec dignité.

    François réussit à la rejoindre, et s’interposa alors entre celle qu’il aimait et le reste du village.

    «Vous devenez fous ! Reprenez-vous et cessez donc d’écouter ce corbeau. lança-t-il furieux contre le prêtre. Comment aurait-elle pu attenter à la vie de cet homme ? Elle en était éloignée d’au moins vingt pas. Le sang qui coule sur sa joue est de la même couleur que le vôtre. Laissez-là donc en paix !»

    Le père de François l’interpella vivement.

    «Fils indigne ! Ôte-toi de notre chemin, et laisse-nous faire notre devoir. Cette sorcière t’a volé la raison. Excuse-toi immédiatement d’avoir manqué de respect à notre très saint prêtre !»

    Mais François avait définitivement choisi son camp. Il se retourna vers Sophie et lui cria : «Fuis ! Protège-toi dans la grotte !»

    Elle le regarda une seconde, puis courut à perdre haleine pour leur échapper. La grotte n’était qu’à une centaine de mètres d’elle maintenant, et elle savait que ses tourmenteurs n’oseraient pas la suivre jusque là.

    Sophie connaissait, par sa mère, la légende de ce lieu que la superstition locale considérait comme maudit. Elle y pénétra rapidement, cherchant dans l’obscurité un endroit qui la mettrait hors de portée de la fureur des villageois. C’est alors qu’un souffle violent la projeta à terre. Elle crut sa dernière heure arrivée, persuadée de mourir dans ce qu’elle pensa être un éboulement.

    De fait, les paysans craintifs restèrent figés sur place, comme des statues de marbre. L’entrée de la grotte était maintenant obstruée par une énorme roche, qui s’était détachée de la masse. Elle bloquait le passage, en interdisant l’accès de façon définitive. La voix tonnante du prêtre les sortit alors de leur stupeur.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    « Admirez combien grande est la puissance divine ! lança-t-il. Par elle aujourd’hui, le Malin et sa servante ont été vaincus. »

    François, désespéré, ne voulut pas quitter l’endroit jugé à juste titre maudit par les siens. Son père, après une ultime tentative, retourna auprès de sa femme et de ses amis. En refermant la porte de sa maison, il leur dit :

    « A partir d’aujourd’hui, je n’ai plus de fils ! Le diable me l’a volé à jamais. »

    François s’installa dans l’ancienne maison de Sophie. Le village lui était désormais étranger et hostile, mais il s’en moquait. Quelque chose en lui avait profondément changé. Il était sûr de son choix et assuma sa nouvelle vie.

    Ses parents, rongés par la rancœur, moururent de fièvre peu de temps après, sans lui avoir pardonné ce qu’ils considéraient comme une trahison.

    Fidèle au souvenir de sa bien-aimée, il avait décidé à l’attendre éternellement. Les gens du village, persuadés de la mort de Sophie, le considérèrent comme un fou et le laissèrent en paix.

    Elle, pendant ce temps-là, était toujours vivante. Passé le premier moment de peur bien compréhensible, elle se releva lentement dans l’obscurité, se frottant machinalement bras et jambes. Non, elle n’avait rien de cassé ! Mais elle était seule, prisonnière, et l’angoisse lui serra la gorge. En baissant les yeux, elle constata que son bijou brillait dans le noir. La voix de son père li revint alors en mémoire.

    «Ne te sépare jamais de ton pendentif ! Il te guidera...»

    «La guider ? Mais pour aller où ?» se demanda-t-elle.

    Au même instant, la lumière se fit plus vive. La grotte toute entière prit une teinte rouge, pareil au sang qu’elle sentait encore sur sa joue. Ses parois ressemblaient à un immense rubis.

    Anéantie de fatigue, Sophie se laissa alors tomber sur le sol froid et s’endormit.

    Son sommeil fut agité... Des pièces aux couleurs vives et changeantes, des arbres, une fontaine... Et cette voix qui parlait doucement, à l’intérieur d’elle-même.

    Les heures passèrent. La jeune femme finit par s’éveiller tout à fait et s’assit, un peu plus calme. Elle essaya de réfléchir. Combien de temps s’était-il donc écoulé depuis qu’elle était là ? Elle n’en avait aucune idée. La faim commença elle aussi à se faire sentir.

    Autour d’elle aussi, quelque chose avait changé. La chatoyante couleur rouge avait baissé d’intensité. Elle était devenue orange et, au fond d’un repli rocheux, une fontaine était apparue, laissant s’écouler un mince filet d’eau claire. Sophie la recueillit dans ses mains et étancha sa soif. Elle ne comprenait rien au prodige.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    Une petite table ronde était également posée à côté d’elle, remplie de viandes, de légumes et de fruits. Au milieu, un pain rond lui aussi, à la croûte noire et épaisse. Sophie eut envie de goûter à tout, mais le souvenir de sa mère l’empêcha de faire un geste.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    Sa mère ! Combien d’années avait-elle passé, en cuisine, à régaler les puissants ? Jamais de sa vie elle n’avait mangé autre chose que du pain bis, et parfois une soupe de fèves. Tout ce qu’ils cultivaient appartenait de droit au châtelain. Elle détourna le regard et prit juste le pain.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    Au fond de son cœur des questions revenaient, lancinantes.

    «Pourquoi tant de souffrances ? A quoi pouvaient-elles bien servir ? Les pauvres n’auraient-ils jamais droit au bonheur ? Seraient-ils toujours exploités par les puissants ?»

    Cette dernière idée révoltait sa nature, pourtant généreuse. La voix intérieure lui demanda de patienter encore un peu, promettant un début de réponse pour plus tard. Sophie prit une bouchée de pain et se rendormit ensuite, la main posée sur son bijou.

    Quelques heures passèrent. Une main, invisible et mystérieuse avait encore une fois changé l’ordre dans la grotte. Plus de table, plus de nourriture. Seule la fontaine était restée fichée dans le rocher. L’eau vive continuait de chanter doucement.

    Sophie sortit de sa torpeur, et jeta un regard étonné autour d’elle. Une douce lumière jaune émanait du rocher. Elle se retourna et se dirigea alors vers le fond de la grotte. Là, un petit vent frais semblait jouer dans des branches d’arbres. En s’approchant, Sophie en vit  deux, de taille très réduite. Mais quel triste spectacle ils offrirent à son regard !

    Le plus grand paraissait résistant mais, en l’examinant de plus près, elle constata qu’il était rongé par la vermine. Des centaines de vers couraient sous l’écorce poussiéreuse. Les racines étaient à peine visibles, et quelques feuilles mortes achevèrent leurs chutes à ses pieds.

    Son voisin n’avait pas meilleure allure. Plus petit, les deux racines qui le maintenaient debout se rejoignaient en un cercle hermétiquement clos. Il lui parut évident qu’il ne pouvait se nourrir lui non plus.

    Les deux arbres étaient morts, et tout ce que lui avait appris son père dans sa petite enfance ne pouvait pas lui servir ici. Elle détourna donc tristement le regard, et se mit à pleurer doucement. Voir tant de gâchis, sans pouvoir y porter remède, lui faisait trop de peine. Dans la grotte, un vent mystérieux souffla, les faisant tomber en poussière, presque sans bruit.

    De jaune qu’elle était encore un instant auparavant, la couleur vira alors au vert, vif et profond. Le vert ! Sophie préférait cette nuance à toutes les autres, parce qu’elle lui rappelait la nature.

    Pauvre nature ! Elle avait vu les nobles, autour d’elle, en profiter sans vergogne. Ils récoltaient, fiers et dédaigneux, les fruits du lourd travail des petits... et gaspillaient tout le reste. Pourtant, elle n’arrivait pas à leur en vouloir. Enfant, elle avait toujours partagé le peu qu’elle avait avec les mendiants de passage, plus pauvres qu’elle encore. Sans se faire remarquer ! Avec naturel, comme sa mère le lui avait appris.

    La voix intérieure lui parla de nouveau, au fond du cœur.

    «Ne t’inquiète pas, fille du Ciel, du sort de certaines personnes.  Elles ont choisis librement leur destin en prenant leurs décisions, et tu n’y peux rien. Le Mal a toujours existé, mais le Bien veille aussi, discrètement !»

    Sophie pensa :

    «Il veille peut-être mais moi, je ne demandais qu’un peu d’amour. Pourquoi donc ceux qui sont à l’origine de ma naissance me maudissent-ils avec autant d’insistance ? Je serai si heureuse s’ils m’accordaient un seul regard !»

    La voix lui répondit alors :

    «L’orgueilleux n’accepte pas les leçons du plus petit. L’obstination fait sa perte.»

    Sophie voulut continuer le dialogue, mais la voix se tût de nouveau. Lasse, elle décida de se recoucher, après avoir mangé un morceau de pain.

    A son réveil, l’étonnant changement ne la surprit plus.

    Le bleu du ciel avait remplacé le verte de l’émeraude, et la nostalgie emplit le regard de Sophie. Elle était maintenant emmurée vivante, et savait que personne ne se soucierait de son sort.

    Le souvenir de François lui fit monter les larmes aux yeux. Le seul être qui avait osé la défendre, qui l’avait aimé dans sa différence, que faisait-il maintenant ? Sans doute l’avait-il oublié ! Le temps s’était arrêté pour elle. Elle n’avait plus aucun repère depuis son entrée dans la grotte.

    Le pain commença à diminuer, et Sophie sentit son courage la quitter. Elle accepta, à cet instant, de faire le sacrifice de sa jeunesse, et l’offrit pour que l’amour du bien triomphe enfin au château.

    Dehors, la nuit régnait. François continuait à penser à elle, et priait le Dieu de son enfance de faire éclater un miracle, plus étonnant encore que celui qui avait protégé Sophie d’un sort injuste.

    Ce matin là, la mort avait à nouveau frappé, emportant le châtelain et son épouse, alors que rien ne le laissait présager. Le château restait à l’abandon, après avoir pillé par ceux qui avaient servi ses habitants dans la crainte, pendant tant d’années. Ils avaient été enterrés à la hâte, la cause de leurs décès mystérieux étant, pour les paysans, synonyme d’une possible maladie contagieuse. Personne ne voulait courir de risque. Puis, chacun essaya d’oublier.

    Dans la grotte, Sophie ne bougeait plus. Sa respiration se faisait plus difficile, et les battements de son cœur résonnaient dans sa tête. Tenir encore un peu... Ne pas partir sans savoir !

    Le bijou avait pris la couleur de l’indigo... Il brûlait sa poitrine, la maintenant en éveil. Elle se concentra un instant en une silencieuse prière.

    «C’est bientôt la fin. Ne m’abandonnez pas, s’il vous plait ! Ma courte vie vous était sans doute inutile. Pourquoi alors me l’avoir fait subir ?»

    Un bruit sourd la fit sursauter. La grotte vibra, et ses parois lisses prirent alors la forme d’un grand miroir.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    A son sommet, un cercle d’améthyste brillait de mille feux. Il avait exactement la taille de son pendentif. Sophie, comme hypnotisée, le retira de son cou et le glissa dans l’encoche. Le miroir s’éclaira et elle put se voir enfin, telle qu’elle était. Le sang avait séché, ses vêtements étaient à peine salis. Dans son dos, sa carapace lui renvoya sa souffrance au visage.

    «Pourquoi ? Pourquoi tout cela ?» 

    La voix mystérieuse se fit entendre une dernière fois, solennelle.

    «Écoute le secret de ta vie ! Il y a vingt ans, un moine vit un soir d’hiver, demander l’aumône pour un couple de pauvres qui avaient un tout petit enfant, à celui qui allait devenir ton père. Celui-ci avait donné le matin même un gigantesque festin, et il restait tellement de nourriture qu’il aurait pu la partager, sans s’appauvrir le moins du monde. Au lieu de cela, il fit lâcher les chiens et refusa de répondre favorablement à la demande de charité. L’enfant mourut de faim dans la nuit, et la douleur qui atteignit ses parents leur fit perdre la raison.

    Le moine maudit alors l’avarice de ton père, et lui annonça que Dieu lui retirerait sa richesse et tout son pouvoir, au travers de sa descendance.

    Quand tu es venue au monde, il s’est souvenu de ces paroles, et il a voulu te tuer. Dieu l’a empêché de te nuire directement, tout en te gardant dans son entourage, ce qui le rendit fou d’angoisse à chaque instant. La marque de ton dos lui rappela toute sa vie sa propre condamnation. Elle est arrivée au moment fixé par la Providence. Et l’Amour qui est en toi n’a plus besoin de la porter !»

    A cet instant, Sophie sentit la lourde croûte noire se fendre et tomber à terre. A sa place, il ne resta le long de son dos qu’une très fine cicatrice, en forme de croix.

    «Je peux partir tranquille maintenant ! pensa-t-elle, soulagée. Je ne regrette plus rien.»

    Elle lutta encore un instant contre le vertige, et tomba évanouie dans la grotte.

     §-§-§-§-§-§

    Sept jours s’étaient écoulés, qui avaient duré une éternité à leurs deux cœurs.

    Un grand bruit avait alors fait sortir tous les paysans du village de leurs demeures. La grotte avait disparu. Et François retrouva sa bien-aimée allongée dans l’herbe, au pied d’un jeune arbre qui était tout aussi mystérieusement apparu. Sur son écorce, on pouvait voir, distinctement gravé, une carapace.

    Un étranger nimbé de lumière se tenait à côté d’elle, attendant son réveil. Quand elle ouvrit enfin les paupières, il l’aida à se lever et la présenta à la foule stupéfaite.

    LA GROTTE ENCHANTEE

    «Voici votre nouvelle châtelaine ! Puissiez-vous profiter longtemps de sa sagesse, car c’est à son amour que vous devez la vie !»

    L’inconnu disparut aussitôt après avoir prononcé ces paroles.

    François regarda Sophie avec tendresse, lui prit la main et pénétra à sa suite dans le château. Une nouvelle vie allait pouvoir commencer pour eux.

    LA GROTTE ENCHANTEE  

    Pin It

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Vendredi 10 Juillet 2020 à 02:51

    Quelle magnifique histoire!!! Je l'ai lue au complet jusqu'à la fin. La leçon à en tirer, c'est qu'il ne faut pas se fier qu'aux apparences...

    Eh bien oui, me revoici après plusieurs mois sans donner de nouvelles... C'était dans le but de te protéger contre une infâme mégère qui s'en prenait à moi et à ma famille... C'est une histoire beaucoup trop longue à te raconter. J'ai gardé mes blogs sur Eklablog, mais je suis plus souvent sur mon blog Skyrock maintenant. Je me suis fait beaucoup d'ami(e)s. Ce soir, comme j'avais un peu de temps devant moi, je me suis dit que je viendrais te rendre une petite visite. Et je ne le regrette pas.

    Ton décor est superbe. Il a bien changé depuis!

    Sur ce, je te souhaite un bon vendredi et un excellent weekend. Je te dis à bientôt, car j'ai bien l'intention de revenir!

    Amicalement, Réjeanne.

    2
    Dimanche 12 Juillet 2020 à 15:36

    Bonjour Réjeanne !

    Que je suis heureuse de te relire !!!! 

    Oui, ma page est totalement comme je le voulais, décorée avec goût et talent par mon amie Nathie 13Or !!! Mais j'ai décidé d'y inclure quelques unes de mes nouvelles personnelles pour partager mon goût pour l'écriture essentiellement.

    Je suis en recherche d'éditeur car celui qui devait sortir mes livres est malheureusement décédé il y a quelques temps.

    Belle fin de journée

    Garance

    3
    Jeudi 16 Juillet 2020 à 12:23

    Bonjour Garance,

    Un passage rapide pour prendre de tes nouvelles. Mon ordi est tombé en panne, et j'ai dû me débrouiller seule (car pas les moyens ni de passer par un informaticien ni d'en acheter un nouveau), j'ai réussi à le "récupérer" mais j'ai encore beaucoup de chose à réinstaller et je manque de temps.

    Je reviendrai pour lire ta belle histoire.

    Passe une belle journée, gros bisous.

      • Mercredi 22 Juillet 2020 à 20:47

        Merci Ploom de ton passage sur mon blog.

        Belle soirée à toi !

        A Bientôt !

        Garance ♥

         

    4
    Mercredi 22 Juillet 2020 à 09:26

       Quelle belle histoire pleine de leçons pour ceux qui veulent entendre!

        Comment vas tu?

    amities

    Sabine

      • Mercredi 22 Juillet 2020 à 20:50

        Bonsoir Sabine !

        Je te remercie de ta visite et de ton si gentil commentaire.

        Passe une belle soirée

        ♥ Garance ♥

    5
    Lundi 27 Juillet 2020 à 14:16

    Bonjour Garance,

    Cette histoire est une vraie merveille, j'adore.

    J'espère que tu vas bien. La chaleur arrive pffff

    Je te souhaite un bel après-midi.

    Gros bisous.

      • Lundi 27 Juillet 2020 à 18:15

        Bonjour Ploom !

        Oui il fait très chaud (30° en Limousin) .... Je vais assez bien, merci !

        Ton commentaire me touche beaucoup, ainsi que ta fidélité.

        Belle semaine !

         

        Bisous

        Garance

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :