• AVALON - L'ÎLE MYSTÉRIEUSE PROTECTRICE DU GRAAL

    Avalon (en gaulois « la pommeraie ») est, dans la Légende arthurienne, une île mythologique. La fée Morgane en est la reine.

    Île sacrée sur laquelle vivent les prêtresses de Ceridwen. On ne peut s'y rendre qu'après avoir été initié à certains secrets : il faut, entre autres, savoir appeler la barque, mais également savoir s'y rendre à pied, au travers de marais labyrinthiques. Le commun des mortels voit, en lieu et place d'Avalon, "l’île aux Moines", abritant un monastère et servant de lieu de retraite.

    L'île magique est entourée de brumes et en son centre se dresse une haute montagne. A son sommet, un cercle de pierre se dresse vers le ciel, prêt à recevoir les offrandes et catalyser les incantations.

    C’est un lieu de toute beauté, de Paix et de quiétude absolue. C’est là entre autre que l’on peux trouver Morgane, Viviane, Merlin ainsi que leur fidèles et loyaux Acolytes, ainsi que prêtresse de la Déesse et les druides 

    C’est ici que Morgane soigna sont frère le Haut Roi Arthur grièvement blessé… où se dernier finit par y être enterré …C’est aussi en Avalon que réside l’esprit magique de la Dame du Lac (dont la lignée s’arrêta à Morgane, dite « la Fée » qui succédât à Viviane), qui personnifie l’idéal de la Sagesse de la Connaissance, elle était ce que les chevaliers et les hommes alors vénéraient le plus : L’incarnation de la Vertu et de l’Honneur, de la Fidélité et de la Fraternité.

     (Source : coeurdebretagne)

    AVALON - L'ÎLE MYSTÉRIEUSE PROTECTRICE DU GRAAL

    Historiquement parlant, il n’y a pas de Tradition Avalonienne. C’est une tradition bardique, donc orale, née quelques siècles avant Jésus-Christ, aux époques celtiques et païennes, au temps où les Romains étaient encore au pouvoir. Aucune date précise ne peut être prononcée et les informations véridiques ne sont qu’hypothétiques, étant donné le travail acharné des anciens prêtres chrétiens pour en faire disparaître toute trace. Avalon était au départ l’île mystique que les prêtresses de la déesse celte Cerridwen avaient élu comme domicile et lieu de culte, puis, peu à peu, une religion et une philosophie propre à cette île s’est mise en marche, Avalon commençant à avoir ses propres traditions et sa propre sagesse, qui nous rappelle celle des druides, dont leur tradition a profondément inspiré celle de l’Île Sacrée.


    La Tradition Avalonienne s’inspire donc des traditions ancestrales et druidiques, mais aussi du Mabinogi ou Mabinogion, conte gallois épique composé de quatre branches principales. Chacune des cinq déesses majeures du cycle des saisons vénérées à Avalon y sont nommées. La philosophie Avalonienne est simple, mais elle apporte à l’esprit beaucoup plus que bien d’autres religions et traditions. Elle est basée sur le culte des énergies féminines, en communion avec celles des mâles. Les Prêtresses et les Druides de cette île vénéraient certes une Déesse et un Dieu, la seule et véritable religion pour eux était en fait la Nature et la Terre. Le choix de divinités n’étant que symbolique, la Grande Déesse ainsi que le Dieu Cornu ne sont qu’une représentation du Cycle des Saisons, de la Grande Roue de la Terre et de l’égalité entre les deux sexes, aucun n’étant supérieur à l’autre. leur tradition s’exprime et s’apprend avec l’expérience et le vécu, et non dans les livres. De nos jours comme autrefois, nous devenons Bardes, Druides ou Prêtresses en expérimentant la vie et en entrant en étroite communication avec la nature, afin de mieux comprendre l’univers et de trouver sa propre sagesse. Avalon n’est qu’une branche parmi tant d’autres de l’arbre éternel, celui de la connaissance des anciens, celles des peuples celtes et païens. Toutefois, cette tradition est simple en soi, et il ne suffit que d’écouter ses voix intérieures afin de trouver une harmonie avec le monde nous entourant et de comprendre les énergies à l’œuvre dans la nature. 

    AVALON - L'ÎLE MYSTÉRIEUSE PROTECTRICE DU GRAAL

    Avalon, cette île légendaire où Viviane ou Dame du Lac, reçu son enseignement de prêtresse, où Morgane dite la fée, fut initiée aux Mystères Avaloniens avant de devenir Morgane d’Avalon, la Grande Prêtresse, tel sa mère, Ygerne, et sa tante, Viviane.

    Sans Avalon, Arthur ne serait probablement jamais devenu roi, étant donné que son épée de puissance, Excalibur, provenait de ce lieu sacré. Il y a tant de choses à dire sur cette belle religion celtique, mais si peu d’informations s’offrent à nous. Tant de choses à dire sur cette tradition qui aidé à la formation de la Wicca…

    Nous ne pouvons nous fier que sur la véridicité les textes anciens écrits par les romains, relatant de cette île magique, où se rassemblaient druides et prêtresses, sur d’anciens poèmes et chants celtes, relatant d’Avalon et de la Déesse Mère, du culte druidique et des divinités celtiques, ainsi que sur de peu nombreux textes médiévaux.

    Aujourd’hui, cette religion a pour ainsi dire disparu et ne vit que grâce aux contes arthuriens. Les archéologues ont pu retrouver sur les sites de Glastonbury quelques traces de cette tradition et quelques objets de culte, mais sans plus. Encore de nos jours, des rituels Avaloniens et druidiques sont exécutés sur ces lieux bénis des dieux et de la Déesse, remémorant les anciens rites et faisant renaître l’Ancienne Religion.

    Druides et prêtresse cohabitent sur cette île, et, peu à peu, on vénère celle que l’on nomme la Déesse et celui qui est appelé le Dieu Cornu. Ces deux entités sont la représentation de l’égalité entre l’homme et la femme, qu’aucun des deux sexes n’est inférieur à l’autre. Ils sont aussi des personnifications de la nature, de la lune, du soleil, de l’univers, ses astres, de la Terre et des saisons. Ils sont partout dans la nature, s’exprimant à travers arbres et rivières, et non dans un ciel lointain, au milieu des nuages.

    Cette tradition est aussi l’histoire d’une longue guerre entre les païens et les chrétiens, que je tenterai d’expliquer au mieux dans ce livre. Et maintenant, que les brumes pour vous se lèvent et que se dresse sous vos yeux les sentiers mystérieux et inexplorés d’Avalon…

    AVALON - L'ÎLE MYSTÉRIEUSE PROTECTRICE DU GRAAL

    On s’accorde pour dire que les prêtresses jouent un rôle primordial et clé dans la Tradition Avalonienne. Elles sont au départ des femmes comme les autres, vivant au village ou dans la ville, qu’elles soient paysannes ou alors de jeunes nobles, une fois qu’elles choisissent sciemment et sans y a voir été poussé cette voie, elle  porte le titre de Femme d’Avalon et ensuite, prêtresse. Elles ne sont pas supérieures les unes entre les autres. Toutes sont égalent et ne sont plus considérées comme avant.

    Ce titre n’est pas désigné légèrement et sans réflexion, Il faut des années avant d’obtenir ce titre qui n’est pas employé futilement. Jour après jour, toutes les leçons seront importantes et le temps sera long avant que la Dame d’Avalon devienne Prêtresse. C’est un engagement intérieur et un accroissement des forces personnelles, en communion avec la nature et la subtilité des messages qu’envoient la Déesse, qui n’est qu’une représentation psychique et non physique de la Terre, des arbres, de la féminité, de la lune, du ciel, de l’univers, de la magie.

    Les prêtresses

    Aucune femme ne peut se prétendre prêtresse d’Avalon sans en être une réellement, cette charge est trop lourde, personne ne peut passer rapidement la porte séparant le monde Avalonien de celui des hommes. Une telle initiation et un tel engagement envers les déités celtiques entraîne beaucoup de changements et de déclenchements personnels et concrets. Une est identifiée au titre de prêtresse de la Déesse par ses actions et sa présence d’être et ce changement intérieur et ce voyage initiatique au cœur des anciennes croyances celtiques et païennes est enclenché par la volonté et l’engagement de la transformation de l’individu, par le débarras de l’ego et la certitude personnelle envers la nature. Tenir un tel rôle, s’est aussi s’engager à transmettre, à préserver et à défendre la tradition druidique et le Savoir des Ancêtres.

    Une prêtresse d’Avalon est guidée par elle-même, et non par les dieux. Les déités certes l’accompagnent, mais sont complémentaires à la force de sa personnalité de la prêtresse. Longs et tortueux sont les sentiers Avaloniens, mais clairs et lumineux ils deviennent si ont sait bien regarder. Toute la sagesse d’Avalon est cachée dans la nature et si la Dame d’Avalon désire réellement atteinte le titre de prêtresse, elle seule sera capable de mener son souhait à terme.

    Être prêtresse, c’est plonger la tête la première dans un tourbillon de magie et de féerie, afin de lever le brumes et de redécouvrir la Sagesse ancienne et de replonger dans les racines antiques des Mystères des Druides et de la magie celtique. Consacrer sa vie comme prêtresse d'Avalon est un don de soi incomparable. Il faudra pour celle qui désire le devenir, oublier tout ce qu’elle aura reçu comme enseignement jusqu'à ce jour, s'oublier elle, ses attentes, ses désirs et surtout, se débarrasser de son égocentrisme. Tant qu'elle l'aura avec elle, elle sera incapable de lever les brumes d'Avalon...

    Si vous êtes appelée à devenir prêtresse, ne vous réjouissez pas. Vous devrez, dans un premier temps, entreprendre une formation longue et difficile, qui ne sera pas sans douleur parfois… Vous ne verrez probablement jamais vos plus grands professeurs. Vous devrez apprendre à être forte dans vos plus grands moments de faiblesse. Et à la fin vous aurez augmenté vos connaissances et vous ne pourrez plus passer outre. Vous serez seule dans vos plus grands moments de pouvoir, et personne ne le saura jamais. Les leçons ne se terminent jamais même lorsque la vie touche à sa fin.

    Ne choisissez pas cette voie avec légèreté, vous devez vous tourner vers elle et la regarder en face, savoir ce qui est sur le point d’arriver, et l’accepter, car, pour vous, il n’en existe pas d’autre. 
     
    Mais si vous êtes appelée et que vous choisissez sciemment cette voie, chaque leçon sera à portée de main. Vous n’aurez jamais à faire face à des difficultés que vous ne pouvez pas supporter. Vous trouverez toujours l’aide dont vous avez besoin. Vous trouverez la force lorsque vous serez faible. Et la douleur, que vous rencontrerez sera le don terrible du plus grand des professeurs. Si vous pouvez toujours rire de vous, alors la vie suivra son cours comme elle le doit.

    (source : sanctuairelunaire) Tiré de «Priestess», Glastonbury Unique Publications, 1987

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  • IL Y A DES VISAGES...

    Il y a des visages que l'on a croisé, enfant, et qui ressurgissent parfois des années plus tard, quand on ne s'y attend pas.

    Ce matin, en sortant mes chiens pour leur première promenade quotidienne, j'ai senti en passant près d'une fenêtre entrouverte une délicieuse odeur de pommes au caramel.

    Un parfum d'enfance a brusquement resurgi dans ma mémoire, accompagnant un visage familier, que je croyais oublié depuis longtemps.... Heureux souvenir !

    1974... C'était le mercredi, jour jadis férié pour les enfants.... jour de liberté aussi, même si celle-ci était discrètement encadrée par les parents. Vers les quatre heures et demie, une fillette potelée, aux cheveux mi-longs, châtains et ondulés, attendait avec impatience le passage de l'épicier.

    Ah ! ... La camionnette noire ... On entendait son moteur poussif de très loin ... bien avant son retentissant klaxon.

    IL Y A DES VISAGES...

    En plus, elle se garait sur la petite place, toute fleurie de lilas mauve en été. Son auvent s'ouvrait, et Monsieur Léon apparaissait.

    C'était alors un homme dans la force de l'âge. Son mètre 90 et sa carrure athlétique obligeait les enfants que nous étions alors à lever la tête pour le regarder. Il paraissait être un géant, le bon géant de certains contes de fées que les parents nous lisaient, avant qu'il ne fasse totalement noir et que vienne le sommeil.

    Il avait les yeux bleus foncés, où passaient quelques nuances d'émeraude. On aurait dit deux billes... de celles que se disputent les gamins dans la cour d'école, à la récréation, parce qu'elles sont rares ! Mais ce qu'il avait de plus beau, c'était son sourire. Un soleil de sourire qui réchauffait l'âme de quiconque s'approchait de lui.

    Un sourire franc et généreux, comme ses deux mains ouvertes, qui offraient toujours quelques morceaux de fruits aux enfants que nous étions.

    Ah ! Les pommes rouges et sucrées ! C'était un régal. Il n'en fallait pas plus pour nous tenter...

    Ce mercredi-là pourtant avait été moins heureux que les autres. Il y avait eu des tensions entre enfants... Certains répétant bêtement des phrases entendues dans leurs familles, et qui n'étaient pas toujours agréables pour certains camarades, moins avantagés par la vie.

    Fabienne, une petite fille de six ans, était particulièrement visée par la bêtise ambiante. Ses parents avaient, à quelques mois d'intervalle, perdus leurs emplois et, malgré les différentes aides obtenues, le budget familial devenait difficile à  gérer.

    Adieu vêtements "de marques" et autres babioles dont les jeunes étaient friands ! Tout était calculé au centime près.... même la nourriture.

    En cette fin d'après-midi, tous les habitants du quartier s'étaient donnés rendez-vous devant la camionnette de l'épicier. Les fruits de saison étaient bien tentants, malgré leurs prix élevés... Et chacun se laissait aller au plaisir de petits achats supplémentaires, pour contenter les enfants.

    La mère de Fabienne se mit dans la file... avec son unique billet de 20 francs. Quand vint son tour, elle acheta quelques légumes, un peu de pain et un tout petit morceau de fromage... mais aucun fruit, car ils étaient bien trop chers pour sa bourse. Elle régla ensuite ses achats et s'éloigna rapidement, le regard attristé par celui de sa fille qui, pourtant, ne lui avait rien demandé et qui était retournée lire, à l'ombre des grands arbres.

    Quelques minutes après, Margaux se planta devant elle, triomphante, une grosse pomme rouge dans la main.

    "En veux-tu un peu ?" dit-elle, en la lui tendant.

    IL Y A DES VISAGES...

    Au moment où Fabienne allait la saisir, Margaux recula lestement de quelques pas.

    "Trêve de plaisanterie ! continua-t-elle d'un ton cinglant. Ton estomac ne supporterait pas la délicatesse de ce fruit... Il n'y est visiblement pas habitué."

    Elle la défia du regard, heureuse de l'effet produit par l'allusion assassine... mais n'avait pas remarqué la présence de l'épicier, qui s'apprêtait à repartir mais était revenu silencieusement sur ses pas, en observant son attitude. Il attrapa son poignet, la forçant ainsi à se retourner et à lui faire face. Puis, il lui fit remarquer, d'une voix grave mais ferme :

    "Nul ne devrait se vanter de ses richesses ! Souvent d'ailleurs, la vie les fait varier... Prie le Bon Dieu de ne jamais devoir affronter une semblable situation... Ta fierté en souffrirait, crois-moi !"

    Et sans plus lui accorder d'attention, il s'avança vers Fabienne.

    "Rappelle ta maman s'il te plait, veux-tu ?"

    Et retournant à sa camionnette, il prit un cageot, le remplissant de pommes rouges et parfumées, puis attendit leur retour.

    "Tenez !" dit-il alors quand la mère revint, en lui mettant la caissette dans les bras. Et, pour éviter un refus teinté de gêne il continua, montrant le ciel que parcourait de lourds nuages gris :

    "L'orage s'en vient.... les fruits y résistent mal, et je n'aime pas le gâchis. Ces pommes sont aussi succulentes cuites que crues. Essayez donc !... Et la semaine prochaine, vous me donnerez votre avis."

    La camionnette s'éloigna quelques secondes plus tard... Et ce soir-là, une délicieuse odeur de tartes aux pommes caramélisées embauma la petite place.

    IL Y A DES VISAGES...

    Monsieur Léon continua de distribuer généreusement les surplus de fruits et légumes à certaines familles modestes des alentours... sans jamais se faire remarquer.

    Cinq ans plus tard, il prit sa retraite, et ne trouva aucun acquéreur pour son petit magasin de primeurs. La concurrence des grandes surfaces commençait, l'exode rural s'amorçait aussi... conséquence du chômage et de la précarité et signa la fin d'une période heureuse pour beaucoup de familles.

    Les hasards de la vie m'ont remis sur le chemin de cet homme, longtemps après... Suite au décès de sa femme, il était entré en maison de retraite, s'occupant encore du petit jardin, jusqu'à ce qu'une maladie dégénérative le prive de la vue.

    D'un caractère battant, il fit face à cet épreuve, prit de nouveaux repères... continuant ses petites promenades, aidé de sa canne quand le temps le lui permettait... discutant volontiers avec les résidents de son quartier et même avec les étrangers de passage.

    La dernière fois que je le vis, en 1990, Monsieur Léon profitait du soleil de fin d'été, confortablement assis sur son transat, le visage serein... son éternel sourire aux lèvres. Et je me rendis compte, en l'observant, que même morts, ses yeux bleus foncés me souriaient également encore...

    IL Y A DES VISAGES...

     IL Y A DES VISAGES...

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  • Nous sommes à Paris le 2 juin 1925, il est 10 heures du matin. Un étudiant en médecine de 24 ans, Jean Romier, est assis sur un banc dans le jardin du Luxembourg quand un vieillard, vêtu d’une vieille redingote, engage la conversation. 

    LE CONCERT VENU DE L'AU-DELÀ

    Les deux hommes viennent, par hasard, à s’entretenir de musique et le vieillard se révèle un passionné de Mozart. L’étudiant lui explique que les places de concert sont chères quand le vieillard lui propose, après avoir sympathisé, de venir écouter chez lui le petit orchestre de musique de chambre qu’il a créé avec des amis et de la famille. Jean Romier accepte avec joie la proposition d’Alphonse Berruyer et ils se donnent rendez-vous le vendredi suivant rue de Vaugirard, au troisième étage gauche. Quelques jours passent et Jean Romier sonne à l’adresse indiquée, Alphonse vient lui-même lui ouvrir. Il l’invite à entrer et le présente à toute la famille. 

    “Voici mon petit-fils André qui se prépare à entrer à l’Ecole Navale. Voici mon autre petit fils Marcel, qui fait son droit. Et mon neveu, qui va entrer dans les ordres…”

    Tout le monde se montre souriant et chaleureux, pourtant l’étudiant éprouve une curieuse impression. L’éclairage est au gaz, l’appartement vieillot et le style rococo. De plus la famille Berruyer est habillée d’une façon étrangement démodée. Ces gens charmants lui semblent appartenir à une autre époque. 

    Le concert a lieu, ces amateurs jouent admirablement et Jean Romier se délecte en écoutant Mozart. Au bout d’un moment, Jean s’aperçoit qu’il est minuit passé et il se retire. Il est à peine dans la rue qu'il veut allumer une cigarette et s’aperçoit qu’il a oublié son briquet chez ses nouveaux amis. Aussitôt, il regrimpe les trois étages et sonne. Pas de réponse. Il sonne toujours sans plus de résultat et s’étonne...Il est impossible qu’ils soient déjà couchés ! 

    Alarmé par le bruit,  le voisin de palier, en pyjama, finit par sortir sur le palier en lui criant :

    “Alors c’est bientôt fini ce boucan ? que faites-vous là ? Qui demandez-vous ?"

    “Je sonne chez les Berruyer” répond aimablement Jean.

    L’autre explose et lui rétorque que Monsieur Berruyer est mort depuis bientôt vingt ans et que cet appartement est vide. Le jeune homme surpris lui répond :

    “Mais c’est impossible, j’y ai passé la soirée !”

    Le voisin lui répète qu’il n’y a personne et, comme il insiste, se met soudain à hurler :

    “Au voleur, au voleur !!!” 

    Avec tout ce remue-ménage le concierge se réveille, accourt et demande des explications. Le locataire, qui a ameuté l’immeuble, explique qu’il vient de mettre la main sur un cambrioleur et tout le monde se rend au commissariat. Là, Jean Romier affirme qu’il n’est pas un voyou, qu’il est étudiant en médecine et que son père est lui-même médecin. On appelle donc le docteur Romier qui s’étonne d’apprendre que son fils se trouve dans un poste de Police :

    “Je sais qu’il devait aller entendre hier soir un concert d’amateurs Rue de Vaugirard et je ne comprends pas votre histoire d’appartement vide. J’arrive de suite…” 

    En attendant, Jean raconte toute sa soirée au commissaire. Le concierge intervient et apprend au policier que le logis appartient aujourd’hui à l’arrière-arrière-petit-fils, monsieur Mauger et donne ses coordonnées téléphoniques. En attendant de pouvoir le contacter, Jean termine la nuit au poste.

    Le lendemain matin, le commissaire parvient à joindre monsieur Mauger, lui explique rapidement la situation et lui donne rendez-vous Rue Vaugirard. 

    LE CONCERT VENU DE L'AU-DELÀ

    Une demi-heure après, tout le monde est là, réuni sur le palier, quand Jean Romier commence à décrire avec précision le mobilier ainsi que les bibelots et tableaux qui se trouvent derrière cette porte. Le propriétaire ouvre et l’étudiant est saisi : cet endroit si vivant la veille est, ce matin, glacial, couvert de poussière et sent le moisi. 

    Soudain, Jean aperçoit plusieurs portraits au mur et cite devant les témoins les noms des personnages représentés ainsi que la nature de leurs études. Monsieur Mauger pâlît, considère le jeune homme avec stupeur, et en effet, confirme que le futur élève de l’école navale était mort amiral, que celui qui faisait son droit était devenu avocat et que le futur séminariste était mort missionnaire en Afrique. 

    Puis il se met à trembler et se souvient maintenant que son grand père lui avait parlé de concerts organisés ici par son grand-père Alphonse Berruyer. Une émotion oppressante gagne tout le groupe quand Jean, figé, découvre son briquet toujours posé à l'endroit où il l'avait déposé sur le guéridon couvert de poussière et de toiles d'araignées.

    Sources : Archives de la préfecture de police ; “Histoires magiques de l’histoire de France” de Guy Breton et Louis Pauwels.

     

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  • Après tant d'années d'errances et de bourlinguages, j'ai pu enfin souffler. Je n'aurais d'ailleurs jamais cru qu'une adoption pourrait être aussi facile et rapide, même si je sais que rien ne dure... J'avais un peu d'appréhension, mettez-vous à ma place ! Arriver en territoire inconnu et y faire son trou n'est pas chose aisée !

    Mais ma nouvelle famille m'a accueilli à bras ouverts, me faisant sentir à toute heure à quel point je lui étais devenu indispensable. Ça donne chaud d'être aimé à ce point là ! Je suis devenu leur petit prince.

    Aussi permettez que je vous les présente tous, en commençant par le plus jeune.

    Quel adorable petit "chou" qu'Anselme !

    Il ne voulait jamais se séparer de moi très longtemps, et j'aimais le contact de ses petits doigts potelés sur ma joue... Je partageais volontiers ses jeux et on s'amusait souvent avec l'eau, au grand désespoir de sa mère, mécontente de devoir régulièrement changer ses barboteuses.

    Les grands ne savent plus rire ! Je trouve ça dommage.

    Son père par contre m'a, je l'avoue, fait un peu peur la première fois que l'on s'est vu. Grand gaillard et quel tempérament, l'Yvan !

    Pas étonnant quand vous saurez qu'il était marin au long cours. Sans peur, il aimait raconter qu'il avait affronté, toujours en restant debout, les pires tempêtes en Mer de Chine ! Le canonnier, c'était son surnom.

    A mon avis, c'était surtout un grand vantard.

    Et sa femme, Francine ! Celle-là, quel beau bijou !

    Elle avait des formes à damner un saint, et rien que de la regarder me mettait en extase.... Qu'est-ce que je n'aurais pas donner pour que nos trop brèves étreintes s'éternisent....

    Je l'aimais tellement que j'en devenais jaloux quand Ludovic, son voisin, trouvait un prétexte pour venir la reluquer.

    Ah, croyez-moi celui-là, il valait le détour ! Sans cesse tiré à quatre épingles, et continuellement stressé. J'ai toujours eu du mal à le cerner. Il restait pourtant volontiers avec moi, mais son contact m'a toujours été pénible. Que de temps perdu, pour en fin de compte si peu de choses...

    Francine a eu un autre enfant avant Anselme... Charlotte, la beauté incarnée.C'est une fille canon, qui a beaucoup de succès.

    Tous les gars se battent pour ses beaux yeux... et le reste !

    Mais elle ne les voit pas la plupart du temps, plongée qu'elle est dans ses bouquins. Même si je n'y comprends rien, j'adore les moments où on est ensemble, rien qu'elle et moi. Elle me fait la lecture, et le temps s'arrête... Je pourrais rester des heures à la contempler, tout en l'écoutant.

    Malheureusement pour moi je ne suis, à ses yeux, qu'un confident platonique.

    Avec Charlotte, j'entrevois des mirages que je ne peux jamais saisir....

    Le plaisir, elle le prend avec d'autres, et je reste seul en guettant ses retours. Mais je ne suis pas rancunier ! Je sais qu'en secret, j'aurai toujours une place irremplaçable dans sa vie. Pour ça oui, c'est moi qui vous le dis !

    Comme le Raoul !

    Un fort en gueule toutes catégories, un fêtard qui ne sait pas se tenir en société ! Il a un net penchant pour les brunes, mais à trop les aimer, la tête lui tourne souvent, au sens propre comme au figuré.

    Plus d'une fois il a failli me renverser, tellement il était pressé d'arriver à ses fins. Non mais, quel sans-gêne !

    Et puis, y'a Jérémy ! Il me tourne autour depuis longtemps, mais s'esquive quand je lui fais comprendre qu'il pourrait éventuellement m'intéresser. Drôle de type que celui-là ! Il me fait des propositions évasives, qui restent souvent sans suite. Peut-être que mon approche, par trop directe, le gêne un peu...

    Le seul qui trouve grâce à mes yeux, Francine et Charlotte mises à part, c'est Henri. Quand tu le connais, tu ne peux que l'apprécier. Gros nounours débonnaire, jamais pressé, méticuleux ! Une crème de copain, comme on voudrait en avoir des dizaines.

    Attentionné, il se fend en deux pour ton plaisir. Alors, il est normal que je l'entoure, quand ça ne va pas. Et il sait, au fond, qu'il peut toujours compter sur moi. En fait, on est tellement proche que j'ai souvent l'impression qu'on ne fait qu'un.

    Eh bien voilà.... le tour est fait !

    Ah non, c'est vrai ! J'allais oublier Alphonsine !

    Dans mon for intérieur, je l'ai rebaptisé E.T. ... mais n'allez pas le lui dire !

    De toute façon, la pauvre, elle ne vous comprendrait pas. Elle est sourde à présent, et la plupart du temps perdue dans ses rêves d'antan.

    La regarder m'est insupportable !

    Le contact de sa peau flasque et sèche de crocodile me fait peur. Si je pouvais me sauver, je le ferais volontiers... mais je n'ai pas le choix ! Elle fait aussi partie de la famille.... Alors, de temps en temps, je fais semblant de rien, quand ses vieilles mains ridées s'attardent maladroitement sur ma joue. 

    Que voulez-vous ! Elle m'aime aussi, à sa manière. Ou devrais-je dire : "Ils m'aimaient tous !"

    Car le temps a passé.... qui m'a séparé d'eux pour toujours.

    J'ai encore une fois changé de foyer.... et mes nouveaux parents sont des antiquaires charmants. Intelligents, très cultivés, ils n'arrêtent pas de parler de moi, vantant ma disponibilité sans faille et mon indispensable utilité à tous ceux qui viennent les voir. 

    Mais j'ai beau avoir la mémoire de mon passé, je ne me souviens pas du château qui m'a vu naître, et dont ils parlent à tout propos.

    Je serais donc enfant de roi ? S'ils l'affirment, c'est sans doute vrai, pardi !

    A la vente aux enchères parisienne de demain, ils comptent bien, pour cette raison, me vendre à prix d'or.

    Après des siècles d'anonymat et d'oubli, je vais cette fois définitivement changer de vie.

    Avoir côtoyé les très grands de ce monde m'a plutôt bien réussi, ma foi !

    Pour un simple vase de nuit, finir à ce niveau, c'est vraiment avoir du pot !

    C'EST DÉCIDÉ, JE CHANGE DE VIE !

    Vase de nuit de Louis XIV         

     

     

     

     

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  • LA MALÉDICTION DE MICHEL J.

    Cette histoire m’est arrivée au début de mes années collège. J'étais demi-pensionnaire et en cas d'absence d'un de mes professeurs, ma mère avait, dans mon carnet de correspondance, signé une autorisation de sortie permanente, valable uniquement dans ce cas de figure.

    Il m'arrivait donc fréquemment de sortir du collège plus tôt que prévu, et je regagnais mon domicile à pied, celui-ci n'étant qu'à 3 km du collège. En sortant de la ville je passais régulièrement devant une maison en ruine, qui avait dû être jolie autrefois. Je m'en éloignais cependant instinctivement, au risque parfois d'être frôlée par les rares voitures, qui ne respectaient pas toujours les limitations de vitesse. 

    Un sentiment de profond et indéfinissable malaise me nouait l'estomac dés qu'elle rentrait dans mon champ de vision et j'accélérais le pas pour qu'il ne dure pas trop. J'avais 12 ans à l'époque.

    Un jeudi où celui-ci avait été plus violent que d'habitude, j'osais questionner ma mère, en quête d'explication et peut-être, d'un début de solution. Nausées et brutales migraines, alors que je n'y étais nullement sujette, commençaient sérieusement à me gâcher la vie... d'autant plus qu'elles étaient visiblement liées à chaque passage obligé devant ces ruines.

    D'habitude, ma mère les éludait rapidement, mais devant mon insistance, elle me fit asseoir et me raconta l'histoire qui était attachée à la demeure.

    Elle avait débuté en 1965, l'année de ma naissance. Michel J. était alors un entrepreneur prospère qui bâtissait de superbes maisons en pierres, très solides. Il avait d'ailleurs entièrement construit la sienne, à la sortie de sa ville natale, et aux dires de ma mère et de quelques anciens qui me confirmèrent plus tard son récit, elle était magnifique et spacieuse... Deux étages sans compter le rez-de-chaussée, sur un terrain aménagé comme un petit parc. Elle respirait alors la douceur d'y vivre.

    Michel y habitait avec sa femme et leur fils unique, Guy... un grand gaillard, assez vif de caractère contrairement à ses parents. En bon père de famille, l'entrepreneur l'avait embelli au fil des ans, et contrairement à beaucoup d'autres elle bénéficiait de tout le confort "moderne" d'alors. Rien n'était trop beau pour sa famille.

    Cette maison était son seul bien. Il espérait que bientôt des petits-enfants l'égaieraient de leurs présences. Mais son fils ne l'entendait pas de cette oreille. Certes, il s'était marié récemment avec une jeune femme aimable en apparence, mais surtout très ambitieuse. C'était visiblement ce lien qui les unissait plus que tout autre... et quand leurs amis les questionnaient, ils laissaient clairement entendre qu'ils ne voulaient pas d'enfants... pour continuer à vivre librement et surtout sans contraintes.

    Deux ans plus tard, à la fin de l'été, Michel fut confronté au décès brutal de sa femme. Lui qui était d'ordinaire très enjoué, se renferma dans son chagrin, refusant toute proposition de soutien moral. Son fils se rapprocha alors de lui... mais le père comprit vite que les raisons qui poussaient son fils au rapprochement étaient intéressées.

    Outre sa retraite, cette maison habitée par son père avait beaucoup de valeur. Et Gérard, poussé par sa femme, n'avait maintenant qu'une hâte : en devenir l'unique propriétaire, sans attendre le décès de Michel.

    Il usa pour cela d'un stratagème écœurant. Avec la complicité de son médecin, il fit établir un certificat médical, attestant de l'incapacité mentale de son père de gérer son patrimoine. Dés qu'il rentra en possession du document, il le fit interner dans une maison de retraite médicalisée belge, située à 10 kilomètres de là et l'abandonna à son triste sort sans plus s'en occuper... se contentant de payer les frais mensuels de sa pension.

    Michel ne se remit pas de cette trahison. Avant de mourir, il laissa dans le tiroir de sa table de nuit une lettre, à remettre à son fils après son décès. La lecture dudit courrier le laissa d'abord de marbre et confirma ce qu'il laissait entendre à qui évoquait son père : Le vieux avait visiblement bien perdu la raison ! Pourtant, il ne la jeta pas et plus tard, cette lettre fut retrouvée dans son secrétaire. Elle disait à peu près ceci :

    "Guy ! Toi et ta femme vous êtes comportés de façon odieuse, et tout ça pour une maison qui, de toute façon te serait  revenue de droit. Tu m'as abandonné dans ce mouroir où je finis de crever de solitude et de drogues qui m'empêchent de trop penser. J'ai perdu toutes mes forces, mais ma colère envers toi est intacte. Cette maison était la mienne et sache-le, elle le restera. Car personne après moi n'y habitera, ni toi ni même un étranger à tes magouilles. J'y veillerai de là-haut ! Tu m'entends ? Tu ne posséderas plus jamais rien...J'y veillerai de là-haut ! Soyez maudit tous les deux pour le reste de vos jours. Ton Père, Michel"

    Ils prirent l'avertissement avec un sourire d'incrédulité, mais déchantèrent très vite. Car quelques jours à peine après leur installation définitive dans cette maison, ils furent dérangés par des manifestations qui, au fil des mois, s'accrurent en violence.

    Les lampes explosaient sans cesse, tout comme le compteur électrique. Les techniciens appelés sur place crurent que la foudre était tombée dessus, mais aucun orage n'avait eu lieu dans le département depuis longtemps. Et d'ailleurs, les travaux d'isolation étaient très bien fait et le mettait à l'abri d'une telle mésaventure.

    Des coups de masse résonnaient dans les murs et on entendait distinctement des bruits de pas secs et nerveux qui montaient et descendaient inlassablement l'escalier qui menait aux étages supérieurs de la propriété. Les tiroirs des meubles qu'il avait récemment achetés étaient régulièrement projetés par terre et se brisèrent rapidement sous les chocs répétés.  

    Quand l'entité qui était visiblement à l'origine des phénomènes s'attaqua directement à lui en essayant de le jeter au bas des escaliers, Guy se décida à aller voir le jeune prêtre de sa paroisse pour qu'il vienne bénir et exorciser sa maison. Celui-ci s'y rendit sourire goguenard aux lèvres, avant d'en sortir précipitamment devant la violence des phénomènes que sa prière provoquait. Un ancien prêtre s'y rendit à son tour, mais médium sans doute lui-même, pressentit que les déboires qui étaient causés avaient visiblement une cause que Guy ne voulait pas révéler.

    Pressé de questions, il finit par lui avouer une partie de sa faute tout en la minimisant, faisant remarquer que tôt au tard, l'endroit aurait été sien de toute façon. Il montra de mauvaise grâce la dernière lettre que lui avait adressée son père. Le prêtre lui expliqua alors que les exorcismes seraient toujours inefficaces, car son père n'était pas un démon à proprement parler, seulement un esprit haineux d'avoir été trahi par sa propre chair.  Il ne lui laissa guère d'espoir en lui faisant tristement remarquer que souvent en pareil cas, le pardon divin était plus facile à obtenir que le pardon humain. Il lui suggéra de faire amende honorable en essayant de s'excuser directement devant la tombe paternelle. Si l'esprit haineux de son père y consentait, les phénomènes s'arrêteraient d'eux-mêmes. Dans le cas contraire, il n'y avait, selon lui, rien à faire qu'à la laisser vide de tout occupant.

    La réponse ne plût pas à Guy qui essaya, sur les mauvais conseils de sa femme, de la mettre en vente sans rien dire. Un coiffeur, originaire du Pas-de-Calais, s'y intéressa et la vente fut rapidement conclue à son grand soulagement. Il récupérait une jolie somme et pensait poursuivre tranquillement sa vie, mais la malédiction continua à le poursuivre... comme les phénomènes qui ne cessèrent pas dans le lieu, malgré son départ et l'absence de lien de parenté du nouveau propriétaire.

    Ma mère me confia qu'elle avait été une fois dans la maison alors que le rez-de-chaussée était devenu un élégant petit salon de coiffure. Mais elle y était restée à peine 10 mn, avant de prendre ses jambes à son cou, tout comme les autres clientes présentes ce jour-là. En effet, elles avaient été terrorisées par le bruit produit par ce qui semblait être un énorme tonneau de vin dévalant l'étroit escalier, avant de se fracasser contre le mur. Sauf qu'il n'y avait rien... que ce bruit assourdissant, accompagné de l'explosion simultanée de toutes les lampes du salon. Les sèche-cheveux refusaient de fonctionner... pire ! Les produits utilisés pour les teintures viraient sur la tête des rares clientes qui se risquaient à les demander, donnant des résultats improbables, et très délicats à rattraper.

    Le malheureux coiffeur ne s'obstina pas plus d'un trimestre et essaya de revendre la maison devenue visiblement maudite, en vain. Il retourna vivre dans son département d'origine, après avoir obtenu à l'amiable, de Guy, un très important dédommagement qui engloutit les rêves de fortune de celui-ci.

    Ruiné, selon le souhait haineux de son père, il divorça et finit seul avec une modique retraite qui lui permit juste de vivre d'un mois sur l'autre.

    Sa femme reprit sa liberté mais ne réussit pas non plus à se stabiliser par la suite, passant d'un compagnon à l'autre sans que ses essais de vie en couple dépasse 6 mois.

    L'élégante maison tomba en ruines, selon l'unique "prédiction" écrite par Michel la veille de sa mort. Plus de 10 ans après, il en émanait encore une charge maléfique,  pétrie de haine et de souffrance. Ce mal-être m'obligeait à rester à une distance respectueuse, voulue sans doute par l'entité qui se faisait encore fortement sentir, de jour comme de nuit.

    Je me suis souvent demandé, par la suite, si Michel n'avait pas hérité de dons médiumniques qu'il aurait toujours cachés aux siens, avant de s'en servir à ses derniers instants. A moins que la force de sa haine n’ait généré puis programmé une sorte de "gardien du seuil" qui aurait été à l'origine de la hantise, et dont l'action ne se serait éteinte qu'après la dispersion des dernières pierres, en 1980.

     LA MALÉDICTION DE MICHEL J.

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